Marquée par une croissance de 13,3% du volume de ventes de véhicules électriques légers en 2022, le marché évolue pour répondre aux enjeux de demain. Mobileese, cabinet de conseil en mobilité électrique, dresse les grandes problématiques auxquelles les professionnels du secteur devront faire face en 2023.

Un bonus écologique sous conditions au service de la mobilité électrique

Entré en vigueur depuis 2017, le bonus écologique a été reconduit cette année avec de nouvelles règles depuis le 1er janvier. Excluant les voitures hybrides rechargeables, les voitures électriques les plus lourdes et celles dépassant un certain prix, le bonus devrait continuer à encourager les Français à adopter un véhicule électrique, en fonction de leur niveau de revenu. 

« La prolongation de la loi permet de décarboner les villes et favoriser de nouveaux usages. Dans un contexte de hausse du coût de l’énergie, les propriétaires devront veiller à recharger leur véhicule au moment le plus utile et disposer d’un point de charge permettant de changer la puissance » explique François Gatineau, Président de Mobileese.

Vers plus d’installations de recharge dans la sphère privée

A l’heure actuelle, 90% des infrastructures de recharge sont installées dans le privé (maisons individuelles, résidences collectives et entreprises) sur l’ensemble du parc français. Pour autant, les aides ne sont attribuées qu’au public à travers des subventions. Idéalement, pour accompagner l’adhésion de plus en plus de Français au véhicule électrique, il devient capital de pouvoir encore développer le nombre d’infrastructures de recharge et installer chaque année 500 000 bornes dans le privé dont 60 000 dans les copropriétés. Pour ce faire, il est intéressant de proposer des déductions fiscales aux entreprises et aux propriétaires privés sur la base des infrastructures de recharge construites. 


Inciter les investisseurs français à s’engager dans la mobilité électrique

Dans la sphère publique, les acteurs de la grande distribution et des propriétaires de grands parkings commerciaux se démarquent dans l’adoption d’infrastructures de recharge, mais aussi parce qu’ils y sont contraints d’ici 2025 par la Loi d’Orientation des Mobilités. Pour autant, beaucoup de fonds levés pour financer ces aménagements le sont par l’intermédiaire de startups spécialisées qui s’appuient sur des fonds de pension étrangers. 

« Hormis la banque des territoires qui s’intéresse au sujet, peu d’investisseurs français se positionnent au détriment de notre souveraineté. Les banques françaises ont une vision différente de leurs homologues européens et il faudra rattraper rapidement ce retard pour faire face aux problématiques qui pourraient survenir » commente François Gatineau. 


La sécurité, un enjeu primordial pour éviter les sinistres

Lorsqu’un établissement privé ou public souhaite installer un parking de plus de 50 places, ou qu’une copropriété souhaite déployer collectivement des bornes, il est obligatoire de réaliser d’effectuer une étude de conception des installations de recharge, par un bureau d’études certifié. De plus, s’appuyer sur des conceptions réalisées par des professionnels habilités peut influer très fortement à la baisse sur le coût d’investissement grâce à leur optimisation. Nombreuses sont les installations pouvant prendre feu si elles n’ont pas fait l’objet d’une analyse minutieuse en amont. Aussi, en cas de sinistre, les assureurs pourraient refuser de rembourser et malheureusement contraindre les installateurs à être plus vigilants.

« Avec l’augmentation du parc de recharge, la sécurité devra primer. En faisant réaliser des études en amont, l’installateur y gagnera à terme. Pour autant, nombreux sont ceux qui ne sont pas suffisamment sensibilisés à ces enjeux » explique François Gatineau. 


La décarbonisation des grandes villes 

D’ici 5 à 10 ans, seuls les véhicules décarbonés pourront circuler dans les grandes métropoles françaises. Cette évolution impacte les camions de masse moyenne et les utilitaires, comme par exemple les grandes flottes pouvant prendre les mesures pour s’adapter ou les petits artisans, n’ayant pas forcément les moyens de changer de véhicules pour circuler dans les grandes villes. Ils préfèreront intervenir dans les villes limitrophes et se priver de certains marchés. Des professionnels comme Mobileese les aident à s’adapter. Pour ce qui est des poids lourds électriques qui auront besoin d’infrastructures de recharge de plusieurs dizaines de mégawatts de puissance, rien n’est encore prévu pour eux. Lieux de recharge, puissance nécessaire et modalités d’usages restent à imaginer et mettre en place. Même si Enedis s’y intéresse, l’installation d’infrastructures adaptées peut prendre plusieurs années.

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